Du 7 au 11 juin 2022, nous avons été au festival de scénario à Valence. Les étudiants de la section scénario de 3is et 7 sourciers. Une chouette aventure que nous vous contons ici. 

Table ronde en ligne droite … La Fédération des Associations des Métiers du Scénario, La Scénaristerie, Lecteurs Anonymes, Les Valseurs … 

Le triangle scénariste, réalisateur, producteur. Quels liens ? 

Ce qui s’est dit, quelques mots …

Le producteur fédère une équipe de créatifs. 

Le réalisateur a besoin de sa ou son scénariste garant de l’histoire au tournage et dans la salle de montage.

« On est tous au service de l’oeuvre », ce qui est bon pour le film ! 

Bienveillance, écoute, beaucoup communiquer, une rencontre humaine.

Une fois le trio formé, il faut être solidaire et créer ce point de force face aux diffuseurs ou instituts de financements. 

Le producteur est un bouclier. 

Faut resserrer le lien entre le producteur, le scénariste et le réalisateur face aux plateformes. 

On s’interroge sur le rapport de force des diffuseurs (classiques et plateformes) sur le trio. 

Faut une vraie rencontre ! 

Faut revaloriser le rôle du scénariste qui est à pied d’égalité avec le réalisateur. 

Mieux rémunérer le travail l’écriture, encadrer la rémunération, que les institutions prennent la main. 

C’est important que les producteurs se forment aux techniques d’écritures.

Bravo à Cécile Polard,  Thibault de Torcy , Raphaël Daniel,  Remi Grelow et Alban Ravassard ! Merci Valence scénario - Festival international des scénaristes et compositeurs

Rencontre avec Guillaume Laurant, écrivain et célèbre scénariste français. 

Comment avec du tipp-ex et du culot, Guillaume séduit Jean-Pierre Jeunet ?

Il lui envoie un scénario de court-métrage par la poste. 

Autodidacte, instinctif, … il se forme à la plume grâce à « écrire, réécrire et écrire ». Il n’a écrit que pour le cinéma. 

Il décoince les problèmes de dialogues dans le scénario de « La cité des enfants perdus », 1995. « J’ai adoré faire ça ! » dit Guillaume.

«  Un samedi sur la terre » de Diane Bertrand est son premier long métrage en 1996. 

Alien et Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, 2001

et 8 autres scénarios …

Pour Guillaume - en moyenne 1 film sur 2 n’est pas produit. L’originalité ne suffit pas. Avec Jean-Pierre Jeunet, il n’a jamais eu la même méthodologie de travail pour chaque film.

Avec le film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, c’est un succès exceptionnel. Film intemporel ! 

Pathé vire le projet de Jeunet/Laurant. Pathé n’y croyait pas. On apprend à la mort de Claude Berri, président de Pathé qu’il aurait rejeté ce projet. Il a bon dos le Ténor du cinéma. 

C’est donc UGC qui produit. Succès planétaire !! 

Puis,… 

Un long dimanche de fiançailles, 2004 

Jean-Pierre Jeunet appelle à la rescousse Guillaume sur les plateaux de tournage, réécrire des dialogues…travailler le rythme. 

Guillaume adore aller sur les tournages de Jeunet. Ce sont des films singuliers, des films d’auteur avec des moyens. 

« J’ai pleins d’amis monteurs ». Guillaume va toujours en salle de montage. 

Cela rejoint le métier de scénariste, l’histoire est racontée par les images. 

L’homme qui rit de Jean Pierre Améris, 2012 

Rapport avec l’auteur de l’oeuvre originale est toujours unique. 

Guillaume réussit une adaptation audacieuse. 

Enfermés Dehors avec Albert Dupontel, 2005

Dupontel signe seul son scénario, mais fait appel à des consultations et des interventions ponctuelles d’amis scénaristes. 

J’ai perdu mon corps (Happy Hand), roman qu’il a écrit et adapté pour le cinéma. Jérémy Clapin réalise ce film d’animation, 2019

« Les premières versions de scénario étaient un peu éloignées du roman et c’est Jérémy qui me ramenait au roman. » C’est la main qui raconte l’histoire.

Cultiver son originalité, et il conclut : 

l’anagramme du mot Scénariste = Résistance 🥰

Merci à Guillaume Laurant pour son partage. 

Rencontre avec les producteurs : Saïd Hamich, Caroline Bonmarchand, Eve Robin  et Pascaline Saillant 


Conseils et « Tips » des 4 producteurs de films d’auteurs…

Caroline  : « On essaie d’être un peu réguliers et de tout lire, on essaie de faire un retour aux auteurs. »

Eve : « Petite astuce, essayez de personnaliser vos envois !»

Pascaline : « S’il y a des fautes d’orthographe, je ne lis pas. »

Saïd : « On commence à lire, vaut mieux cibler les producteurs et on lit les personnes recommandées … Capacité à rentrer en contact, on se doit de créer une relation, enclencher une relation, un mail bien écrit, écrire 2 ou 3 lignes qui marquent. »

Caroline : « Envoyer plutôt un dossier : un traitement avec un mini- moodboard, un scénario complet est difficile à lire. »

Saïd : « Vous pouvez choisir aussi le producteur. » 

Et c’est la bonne démarche. 

Eve : « On ne lit pas des continuités dialoguées. Faut envoyer un traitement. »

Un traitement de 20 pages. 

Pascaline :  « Envoyer un mail authentique, mettre dans le mail le pitch et les intentions, parfois on n’arrive pas à ouvrir les fichiers joints. »

Caroline : « Être honnête, se présenter, mettre en avant votre singularité. » 

Sébastien Marnier et Caroline se rencontrent par hasard au bon moment, ils fument une clope, Sébastien lui envoie sa proposition, elle le lit dans la foulée. Ils se marièrent et eurent beaucoup de films. 

Faut passer par le travail du court-métrage. 

Pascaline : « Faut créer ce genre d’évènements, se déplacer dans les festivals, créer des rencontres. »

Caroline : « Cette peur de l’échec de l’auteur, le but c’est de faire un film, et c’est bien d’être accompagné … On fait appel à un co-scénariste, on embauche plusieurs consultants. »

Eve : « C’est très fréquent d’appeler les consultants ! »

Saïd « C’est de plus en plus courant d’avoir des consultants et des co-scénaristes, pour avoir une expertise. Notre boulot est d’accompager l’écriture. … les Retours des commissions sont parfois très durs, cela crée beaucoup de dégâts, on a un travail de réparation avec les auteurs. On essaie d’avoir plusieurs retours. » 

Pascaline «  Il y a une incohérence entre les retours, faut avoir de la distance. Notre rôle ? Faut tempérer. Il y a des retours qui nous parlent et des retours qui nous parlent pas. On ne fait pas un film pour plaire à tout le monde. »

Caroline : « Je rassure mon auteur. Les retours ? Ça permet de valider le couple. »

Pascaline : «  On ne part pas en recherche de financements si le projet n’atteint pas nos exigences, une version solide. Le producteur sait ce que les commissions attendent. Faut faire confiance à son producteur. »

Caroline est interventionniste, elle aime accompagner.

Caroline : « Je rapproche mon métier à celui d’éditeur de livres. » 

Eve : « C’est un accompagnement, c’est un désir de film commun, on en discute, il y a un travail de collaboration artistique mais c’est pas pour autant que nous sommes auteurs. »

Pour résumer… 

Pour rencontrer un producteur ou une productrice, aller à leur rencontre, présenter votre projet et vos intentions tout simplement. 

Vouloir vraiment rencontrer un ami de création, professionnel.

Rencontre avec Charles Van Tieghem, Boris Lokjine, Chloé Delaume et Timothée Hochet - ❤️ Chouettes Auteurs ❤️

Valence scénario - Festival international des scénaristes et compositeurs

Charles, scénariste et directeur littéraire sur « Validé », réalisateur  : «  C’est plus difficile de surprendre, les gens ont l’habitude, aujourd’hui… »

Chloé, écrivaine et scénariste « C’est plus brutal et violent dans le cinéma que dans le monde du livre. En édition, on est seul avec l’éditeur. Au cinéma, tout le monde s’en mêle, même la stagiaire. » 

Chloé ne pourrait pas faire que du scénario. Deux gestes différents - l’écriture de scénarios et l’écriture de livres. 

Chloé : « En littérature, on est dans l’intériorité du personnage. »

Charles : « On écrit pour l’image. »

Boris réalisateur et producteur : « Toute mon écriture vient du documentaire. Partir d’une matière documentaire. C’est un processus de création plus complet, écrire une fiction ! »

Timothée : « Au départ, c’était faire des films pour les copains, j’avais envie de l’artisanat (Dailymotion, YouTube) … Avec Canal +, ils m’ont laissé libre, ils ne savaient pas trop ce que je faisais avec Calls. » Surpris par les échéances, il fallait envoyer des pitchs. 

Charles : « Au départ, on a une envie de départ, le plus important ce sont les détails qui nourrissent les intrigues. Être hyper rigoureux, au départ, j’ai été directeur d’écriture au service des auteurs. »

Le rapport avec les diffuseurs ?! Parfois, ils accompagnent le développement et peuvent arrêter. 

Charles : « Le rapport temps argent - est très mal payé. On a pu créer un agenda, et .

Pour Chloé  « Etre scénariste, c’est un sacerdoce ! « 

Boris : «  Je fais des films à petit budget, Camille, par exemple. Je travaille dans une économie pauvre. Faire du cinéma, on ne fait pas fortune, on peut en vivre. Je suis réalisateur et cela permet de m’en sortir. Pour moi, le scénario c’est la facette de l’économie pauvre. »

Il y a des scénarios achetés à 20 000 euros et d’autres 200 000 euros.

Pour Timothée, grâce à la vente des droits d’adaptation de Calls aux US, il peut choisir ses projets …mais « c’est toujours flippant… » Entreprendre, il faut toujours entreprendre. 

Boris : « L’écriture ! La solitude, c’est très difficile. »

Chloé : « J’ai besoin d’heures avec moi, je n’habite plus mon corps, je deviens mon ordinateur. » 

🔑 En résumé, le métier de scénariste est le parent pauvre de l’industrie. 

Mais les scénaristes résistent, animés par la mission « au service de l’histoire. » 😱🫀 Est-ce que nous sommes naïfs ?

Panser le droit d'auteur

MODULE - Zoom sur mon premier contrat d’auteur avec Guillaume JOBBE-DUVAL 


Guillaume, juriste SACD, nous a parlé de tout ce qu’on peut (et doit!) négocier dans un contrat. Cela peut aller du pourcentage de droits, des échéanciers de paiement, des clauses... Mais aussi des portes de sortie qu’il est important d’ajouter pour ne pas se trouver coincé. 

Cela est abstrait, n'est ce pas ?

A notre question, à combien s'élève les droits de diffusion, il répond ?

La loi impose une rémunération toujours proportionnelle à l’œuvre. Il est possible de calculer en fonction du diffuseur le montant qui nous reviendra en droits de diffusion.

C'est une réponse très diplomatique, en jargon journalistique on dira "langue de bois". Donc pas d'exemple. 

L’auteur est libre tant qu’il n’a pas signé. Il faut donc bien lire, et faire lire ses contrats. 

La SACD propose en ce sens un service gratuit de retours sur les contrats, qui peut évoluer vers une aide payante sur la négociation à hauteur de 10% (la SACD se place donc en tant qu’agent, figurant sur le contrat). 

Elle met également à disposition sa Maison des Auteurs, et offre un suivi social à ses membres (comment payer ses impôts, etc.)

Nous avons demandé, comment est financé la SACD ? 

Pour rappel, la SACD fonctionne notamment grâce aux cotisations de ses membres (auteurs cinéma, TV, série, film, arts du spectacle... ayant été diffusés au moins une fois). 

Notre question a été trop vague, on aurait du leur demander à combien s'élève le budget de la Sacd. Nous devrions avoir ces chiffres dans les rapports de la Cour des Comptes, non ? 

Dans le cadre d’une adaptation, les derniers accords adoptés par la SACD visent à protéger le droit moral (si l’essence et le propos de l’œuvre est respecté), et à protéger les droits d’auteurs, encore et toujours ! 

On dirait du Proust, concrètement cela signifie quoi ? 

L’œuvre passe dans le domaine public 70 ans après la mort de l’auteur, mais les garants du droit moral de l’œuvre restent gérés par les ayants droits.

Pour pouvoir protéger une œuvre, rendez-vous sur e-depot (site de la SACD) pour en garantir la pérennité. Les seules conditions au dépôt sont la mise en forme (l’idée doit être un minimum développée) et l’originalité (empreinte de la personnalité de son auteur). 

Au fond de la salle, derrière Guillaume, une pancarte avec le slogan de la SACD : le combat pour la création.

Pour nous, le mot clé de Guillaume Laurant, scénariste : 

L’anagramme de scénariste, c’est résistance !

Merci Sarah Legay pour ce billet technique !

Séance de drôlerie au Valence scénario - FAUT-IL ÊTRE DRÔLE POUR ÉCRIRE LA COMÉDIE ?

Avec Kamel Guemra (film Tout simplement noir)

& Lionel Dutemple (film La tour Montparnasse infernale)

On a ri et souri !!!

Puis... la rencontre s'est vite tournée vers des questions plus sobres, telles que :

"Que ce que c'est - être drôle ?"

Selon Kamel Guemra et Lionel Dutemple : "C'est d'abord se faire plaisir à soi-même. Trouver sa maraude. Un thème de la vie de tous les jours qui touche à la sensibilité personnelle."

Ensuite, il faut trouver un angle comique et le placer dans une histoire. 

L'histoire étant l'élément principal de la comédie scénaristique. L'humour est un luxe que l'histoire se permet d'avoir.

Exemple : Hitchcock donne quelques blagues au début de ses films pour créer de l'empathie pour son protagoniste.

Cette empathie, la comédie en est remplie. Le scénariste doit avoir de la sympathie pour ses personnages. Il peut faire preuve de méchanceté dans leur caractérisation mais sans tomber dans le cynisme. 

Être méchant avec ses personnages juste pour être méchant, ça ne fait rire personne. 

Cette approche devrait aussi être appliquée au public. Nous sommes là pour leur donner notre avis sur les sujets qui nous touchent, et personne ne va au cinéma pour écouter un prof chiant.

Après tout, le rire/divertissement est noble. Il est nécessaire au bien être de la société. 

Au final, aller voir des comédies au cinéma devrait être remboursé par la sécu !

Et à la question : Puis-je écrire de la comédie sans être drôle ? 

Leur réponse : ça va être compliqué.

Merci à Kamel Guemra et Lionel Dutemple

Merci au Valence scénario - Festival international des scénaristes et compositeurs

Séance de bien être ce Module !!

Merci Antoine Pugnet pour ce chouette billet.

Rencontre avec Olivier Lorelle - 🦉Philo et scénario 👀 


Scénariste « Indigènes », Réalisateur, Professeur 

Le film propose du Sens. Faire réfléchir à nos conditions, à nos emprisonnements. 

« Une question entre le destin et la liberté, … le sel ? la création de moi-même. » L’art n’a pas d’utilité en soi, mais crée le subtil « Le film pose une question, qui me fait revenir à moi-même. Se réouvrir à l’autre. »

Est ce que je peux ou pas bouger les choses ? 

« Pour moi un film, Melancolia de Lars Van Trier, est un film à intrigues et pose la question : est ce qu’il vaut mieux être optimiste ou pessimiste ? Faire vibrer une question. Pour qu’un film reste dans le temps, il laisse une question qui trouble (pas forcément besoin d’une résolution). »

Comment expliquer l’ennui ? 

Exemple de la série Téhéran sur Apple. Les intrigues sont étoffées mais la série manque de profondeur. 

L’Action dans un film c’est le désir d’un personnage : y arrive t’il ou pas ? 

Olivier a besoin de 3 éléments pour écrire une histoire. 

- l’action, c’est le désir d’un personnage, le faire

- l’émotion, cette action va donner une émotion finale

- une question, interroger le Sens. 

Le public s’identifie au personnage à son désir. 

Quand je fais du consulting, je commence par demander au scénariste :« Qui veut quoi là dedans ? »

C’est très difficile de trouver la question du film. Le désir doit rentrer en conflit avec la question. 

Prenons l’exemple de la série de Dowton Abbey, la question est : « Qu’ ce qui m’appartient dans la vie ? Cette question est porteuse de sens ! 

La beauté d’un film c’est de nous remettre dans la course de la vie, se réouvrir ! 

La dignité de l’art c’est de te dire « ouvre toi, améliore- toi. » L’art ouvre le cœur et l’esprit.

Est ce que les séries et les films ont une nécessité, une vocation de transmission de Sens au public ?

L’art a une responsabilité ! L’art c’est une reprise de liberté. 

Quand on écrit, c’est important de se poser cette question  : « Comment mon personnage reprend sa liberté ? »

En tant que spectateur sentir : Comment je peux continuer à me recréer ? Comment accueillir l’imprévisible ?

J’aime bien cette scène de point de non retour. Le personnage ne pourra pas revenir en arrière. 

A quoi ça sert l’art ? 

« Nous donner un exemple de l’unité du Monde, la beauté du monde, se libérer d’une souffrance. »

Il y’a des films purement poétiques, des films dramatiques et des films idéologiques. 

Créer de l’inconfort dans le public.

🔑 Plus l’action est simple, plus on a le temps de créer la vie, prendre le temps pour contempler et laisser le public ressentir.

L’action doit amener à une émotion, et laisser le public avec La Question. 

Ce qui ressource Olivier, c’est la rencontre avec l’autre. En tant que scénariste, il n’a jamais perdu du Sens, dans son métier. 

Écrire, c’est le plaisir de délivrer du sens et de manipuler les Mondes.

Merci Olivier Lorelle.

Rencontre avec Silvain Gire, cofondateur et responsable à ARTE Radio 

« Le podcast et l’écriture »

Instants d’écoute ensemble ! 

Nous découvrons qu’écouter à plusieurs dans une salle, c’est beau et bon !

Les épisodes Barbara et Michel, série Troll 50 de Klaire fait Grr. 

https://www.arteradio.com/serie/troll_50

Le génie c’est sa radicalité et son montage à la jump cut.

Silvain : « On a aboli le format. » 

Arte Radio met en ligne les créations sonores téléchargeables. 

Puis nous écoutons, Le Bocal de Mariannick Bellot, une fiction sur la vie de bureau. Une fiction cartoon. C’est une auto-fiction.

https://www.arteradio.com/serie/le_bocal

Le bruit du calamar ?! Faire chauffer des spaghettis dans les bureaux d’Arte Radio, et les jeter sur une vitre.

Arte Radio a une liberté de ton. 

Chaque projet a une esthétique particulière. En fiction radio, le jeu du comédien est essentiel. Si c’est mal joué, on le sent tout de suite. La qualité du son est essentielle. 

Nous découvrons l’humour désespéré - La dernière séance de Benjamin Abitan

https://www.arteradio.com/son/61660323/la_derniere_seance

Génial, à écouter avec son téléphone.

Bluffés par « De guerre en fils » de François Pérache et Sabine Zovighian. Une écriture et une réalisation incroyable : de l’action, de l’émotion et du Sens. 

https://www.arteradio.com/serie/de_guerre_en_fils

Et oui, les créations sonores ne s’écoutent plus seul, mais aussi à plusieurs. 

Le podcast n’est pas rémunérateur. Les auteurs les adaptent en livres. Il y a aussi une nouvelle tendance, la notoriété de certains podcasts poussent certains producteurs à vouloir faire des adaptations audiovisuelles. 

A La Source Aux Auteurs, on adore Arte Radio pépinière d’auteurs talentueux. 

Merci Silvain Gire pour votre générosité.

Rencontre avec Jim Capobianco, scénariste américain de « Ratatouille », « Wall-e », storyboarder, réalisateur et Pierre-Luc Granjon, réalisateur 

Jim a écrit et réalise The Inventor, une histoire sur le génie du millénaire Léonard de Vinci, produit en France par Foliascope. Pierre-Luc co-réalise avec Jim ce long-métrage d’animation.

Il aime naviguer entre l’écriture et le storyboard. Pour écrire, il fait un va et vient entre le script et le storyboard. Couleur, les personnages dessinés, … tout participe à la réécriture. 

Penser à la voix des personnages. 

Léonard sera joué par Stephen Fry, une voix douce. « Quand on a des voix qui jouent bien, les marionnettes sont mieux animées par l’équipe. »

Pourquoi Léonard De Vinci? 

« Il y a 10 ans, j’avais fait un petit film sur Léonard et j’ai eu envie de retourner dans mes recherches. J’avais envie de raconter les 3 dernières années de sa vie en France. J’avais beaucoup d’éléments. Il n’y avait pas de films d’animation sur Léonard de Vinci. »

Pourquoi ce personnage m’intéresse ? 

« C’est un artiste, il inventait, dessinait. Il a beaucoup travaillé sur le mouvement et je suis sûr qu’il aurait fait de l’animation aujourd’hui. On l’a toujours décrit comme un génie et jamais comme un être humain. J’avais envie de montrer son humanité. Il devait être bien seul quand il construisait ses machines à voler. »

Il a choisi l’animation en Stop Motion pour être le plus proche de Léonard. Cela donne un côté artisanal et crée du mouvement. Léonard dessinait. 

1 animateur fait 3 secondes d’images par jour. Le tournage va durer 9 mois. 

Jim et Pierre-Luc nous racontent leur travail de réalisation : design, décors, choix des voix, …

Une rencontre avec des réalisateurs, intéressante, … mais découvrir « comment a été fait le film », c’est le genre de truc qu’on regarde en bonus après avoir vu le film au cinéma. 

The Inventor à l’air super beau, un travail de fourmi et un savoir faire impressionnant. 

On aurait aimé qu’ils nous causent de mots, de mondes, pourquoi Jim aime l’animation, pourquoi Jim aime nous raconter des histoires. 

Mais promis, Georgia ira voir The Inventor, parce qu’elle est l’arrière, arrière, arrière, arrière petite fille du roi François 1er et vous racontera dans un billet à l’asso. Ce sera en mars 2023. 

Plus d’infos sur www.theinventorfilm.com

Rencontre avec Youssef Hajdi, comédien, réalisateur, parrain du Festival de cinéma « Les Têtes à Clap ». 

Sa Couleur !? Sagesse ! 

Je voulais retranscrire tous les mots…Je n’ai pas pu, parce que ce Monsieur, tel un conteur dans une salle de cinéma à Valence m’a fait l’écouter. 

Si vous souhaitez, chers auteurs comprendre qu’est ce que la singularité d’un auteur, écoutez Youssef, rencontrez le. 

Être singulier, c’est être généreux, …

Partager des tranches de sa vie avec émotion. 

Son amour pour un papa bienveillant, une professeure de théâtre d’exception Françoise Lelouche. Elle ne l’a pas lâché. Pendant 2 ans, au lycée, elle le faisait travailler après les cours. « Tu es fait pour être acteur ! » a dit Françoise. 

Après le lycée, il décide de travailler. Françoise, vient de temps en temps le voir dans sa boutique de smartphones avec des étudiants et un jour, elle vient seule. 

Elle lui dit : « Dis moi Youssef, tu gagnes bien ta vie, n’est ce pas? » Débrouillard et excellent commerçant, il avait sous sa responsabilité 5 employés à 19 ans. Françoise continue : « Tu as oublié, ce que je t’ai dit. »

Là, Youssef a un flash. Il quitte son travail, demande la bénédiction de son père malade, il veut être acteur. Quelques mois plus tard, son papa meurt d’un cancer. Il donne toutes ses économies à sa famille, et quitte Tarascon pour Paris avec sa voiture, Molière et Shakespeare. 

Arrivé à Paris, il dort dans sa voiture pendant 2 mois. Il se retrouve avec « moi et moi ». A la Fnac, il trouve le livre -  le Guide du Comédien, « Je le vois comme ma bible. ».  Il se voyait comme Depardieu, Denzel Washington. 

Il va dans un bar d’improvisation, il se fait repérer mais il ne veut pas. Il veut aussi être acteur. 

Il rentre dans un cours de théâtre. Il joue Cyrano de Bergerac, avec un accent du soleil, celui du Sud de la France. La professeur l’interrompt et lui dit « Je suis désolée, c’est pas pour vous le théâtre. » « Elle m’a détruit. Je sors du cours de théâtre et dans la rue, une fille m’arrête, je sais pas qui tu es mais tu es fait pour le théâtre. »

Ils se prennent dans les bras et pleurent ensemble. 

Il revoit Fred, un ami qui est comédien. Il l’emmène dans un autre cours de théâtre. Le professeur lui dit « c’est comme ça qu’un comédien doit jouer. »

« J’ai fait une multitude de courts-métrages. 

Je travaille et je travaille. »

Il propose à Barthélémy Grossman de faire un long-métrage, s’écrire des rôles. Le FAIRE. 

« C’est l’envie de créer donc on a décidé de créer. On a pas attendu les autres. » 

Ils l’ont tourné en 23 jours. 

« Personne n’était payé,… on monte le film » 

C’est 13m2 !!!

Canal + l’achète, il est diffusé au cinéma, et Youssef est nominé aux Césars. 

Vous croyez au destin ?

Ah oui ! 

« Faut écouter sa petite voix intérieure, et oser y aller, faut provoquer. »

Jacques Audiard est son parrain aux Césars. 

« J’étais flatté ! … Il me dit je veux te voir pour un prophète. J’ai un rôle. » Il jouera dans Prophète de Jacques Audiard. 

« J’aime les gens habités, déterminés… souvent je retrouve dans ces gens là, leur enfance,… » ... le clown naïf

Il travaille avec Jean-Pierre Jeunet qu’il admire.  

« Il a une singularité ! Il est dans le soucis du détail, du verbe, du cadre. »

On lui a dit : « T’as pas une tête d’arabe et t’as pas une tête de noir, ça va être compliqué et j’ai décidé d’être tout. … Je me suis autorisé. J’ai décidé de devenir une page blanche pour laisser l’auteur écrire des personnages. 

Il rencontre Éric & Ramzy. Il joue dans Platane. Il travaille sur Le Bureau des légendes, Engrenages, La Flamme,… 

C’est une couleur Orchidée.

« L’écriture a vu ces dernières années une évolution. On fait intervenir des spécialistes (consultants psy, la bac, médecin…), on cherche le vrai. » 

« Le scénario est quelque chose de vivant, je suis très sensible au scénario. Les acteurs continuent à écrire l’histoire, on y met une tonalité, puis le réalisateur et ensuite le monteur. … Si j’ai pas le cadre d’un scénario « pur », je ne peux pas improviser. »

« C’est très sérieux la comédie. C’est une musicalité et une précision, un rythme. C’est jouissif. Je ne joue jamais la comédie. C’est la situation qui doit être comique, c’est la situation qui crée la comédie. » 

Il se déploie sur les planches de la scène dans Les Justes au théâtre du Châtelet. Abd Al Malick le cherche avec Camus. J’avais la responsabilité. 

Il conclut …

« A partir du moment où vous écrivez, vous êtes scénaristes, vous n’avez pas besoin de légitimité d’être produit ou diffusé. »

C’est ici que l’énergie de la salle prend une autre couleur. Un souffle chaud, des cœurs à l’unisson. 

MERCI 

C’est étonnant que dans ce Festival la parole la plus sage et bienveillante vienne d’un comédien. 

Il nous reconnait comme scénariste-auteur, du moment qu’on écrit et qu’on s’accepte scénariste, même si on est pas encore rémunéré ou produit. 

Merci Youssef Hajdi. 

Je sentais que je devais aller le voir, lui parler, lui dire Merci. 

Je suis près de lui : « Merci Monsieur,…

Monsieur j’ai envie qu’on se rencontre ». 

Je lui parle de l’association La Source Aux Auteurs en 15secondes !!! Ça, c'est du pitch. 

Il me donne son numéro de téléphone, je me retourne et je vois Sarah, Antoine, Arnaud, Théo. C’est les sourciers de l'asso ! 

Nous étions ensemble. Et là, j’ai compris un truc de notre singularité à la Source. 

On les aime, les gens ! On aime les mêmes gens, attirés par la même énergie, la même couleur.

Antoine Pugnet

Sarah Legay

Arnaud Franck

Théo Guillaume

Notre dernier compte rendu est sur le module : COMMENT FAIRE PRODUIRE SON COURT-MÉTRAGE ? 


Hélène Mitjavile de Melocoton Films et Jeanne Ezvan de Apache Films parlent de leur engagement auprès des auteurs-réalisateurs qui les contactent. Elles s'adressent bien aux auteurs-réalisateurs. Et les scénaristes ?

D’abord, il faut s’adresser personnellement au producteur, qu’il sache qu’on le vise et qu'on partage le même univers que lui. 

Le projet/dossier doit être le plus abouti possible. 

Donc, préparez vous à 2 ans d'écriture dans votre caverne, seuls.

Hélène et Jeanne se concentrent sur le pitch et le CV. Cela n’empêche pas qu’un auteur-réalisateur puisse être repéré malgré un CV encore modeste. 

On considère le projet comme « professionnel » à partir du moment où il est financé. 

Ces financements peuvent venir de nombreuses sources : des chaînes, du CNC, des aides régionales, départementales, des aides de réalisation, de production... Le projet est souvent adapté à la région, le comité qu’il vise, mais il s’adapte aussi à la personne décisionnaire dans les chaînes (les fameux pré-achats des chaînes de télévision).

Le travail de recherche des financements est fastidieux et immense.

Parfois, et c'est très rare !, les aides permettent de mettre un « tampon » d’approbation aux auteurs qui présentent seuls leur projet. Cela attire les producteurs qui se greffent sur le projet. 

Si, si,... il y a des braves auteurs qui osent chercher seuls des financements pour l'écriture ou déposent seuls leur projet à l'aide à la réalisation, subvention donnée par le CNC. 

Nous aimerions que les mots "aides" et "subventions" soient mieux définis. En effet, le producteur cherche de l'argent pour financer son film contrairement à l'éditeur qui sort de sa trésorerie l'à valoir (minimum garanti au cinéma) qu'il donne à l'auteur pour l'écriture.

Dans la majorité des cas, le producteur est en relation avec l’auteur et l’aide à chercher les financements pour l'écriture. Voilà, comment on repère un bon producteur.

Certains producteurs deviennent lecteurs en comités de lecture dans les instances d'aides ou des subventions afin "d’aller à la pêche aux projets". 

Mais une question s’impose tout de suite. 

Nous sommes au festival du scénario, alors comment faire pour porter un projet original lorsqu’on ne souhaite pas le réaliser ? 

En France, la culture de l’auteur-réalisateur demeure, et continue d’amenuiser la place des scénaristes, comme si c’était la moitié d’une casquette, un travail à mi-temps, une étape plutôt qu’une finalité. 

Mais écrire et réaliser sont deux démarches différentes, bien que réunies par la volonté de proposer une vision du monde singulière.

Hélène et Jeanne nous conseillent de ne pas se forcer à réaliser si on ne veut pas, mais plutôt de chercher un réalisateur avec qui collaborer, voire de « travailler gratuitement » dans un premier temps.

L'émotion dans la salle ? 

Sidérés, nous sommes ! 

Quand un producteur va nous dire :

"On y va, on produit ce projet. Voilà !, ce qu'on a comme argent pour le financer. TRANSPARENCE, "damn it". Pour un court-métrage budgétisé à 100 000 euros, pour rémunérer l'écriture, la juste négociation serait 7% du budget soit 7000 euros. On peut négocier plus, bien sûr. Si le producteur ne sort pas de l'argent de sa poche et attend les premiers financements (aides, subventions et pré-achats) pour rémunérer, il doit accepter qu'il s'allie avec un scénariste entrepreneur. Et ils se partagent les pourcentages des RNPP (recettes nettes part producteur). A La Source aux Auteurs, on négocie ainsi.

En vrai, un auteur perçoit une rémunération fixe (à bas le minimum garanti pour le court-métrage, c'est une autre stratégie de financement) et des % des RNPP."

Ce conseil nous enrage : "se greffer à des projets de réalisateurs". C’est une partie du métier de scénariste, certes, mais qu’en est-il des projets personnels ? Un scénariste est-il voué à travailler pour les autres avant de travailler pour lui ? D’être contraint, uniquement à se greffer à d’autres, y compris sur son domaine d’expertise ? 

Le ton est donné !

Être scénariste, est un demi-métier, voilà où nous en sommes. 

Le chemin est long...

l'Anagramme du mot scénariste = résistance

Tenir bon, avoir de l'endurance, le développement est long. 

Prendre sa place d'entrepreneur. 

Un auteur est un artiste, un technicien de l'écriture et entrepreneur. 

Merci Sarah Legay et Georgia Bucur pour ce billet. 


ps. Pour rappel, un réalisateur perçoit des droits d'auteurs pour sa création artistique et un salaire (réalisateur, intermittent du spectacle) pour faire son œuvre. 

Bravo aux heureux lauréats et aux heureuses lauréates.

MERCI à toute l’équipe du Festival de Valence de nous avoir accueilli. 


Pour le palmarès, c’est par ici :

https://www.scenarioaulongcourt.com/festival/competitions#palmares

Sarah Legay, Antoine Pugnet et Georgia Bucur, juin 2022

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