L’ANALYSE - Une émission de podcast sur le cinéma
invite La Source Aux Auteurs
Une interview d’Alexis BOUILLÉ
Il y a plusieurs mois, le podcast L’ANALYSE, créé par Gillian Nivelet et Nathan Blanchard, a invité trois membres de l’association La Source Aux Auteurs (LSAA) : Georgia Bucur, Sarah Legay et Antoine Pugnet pour une émission spéciale. Pour mieux comprendre d’où est née cette invitation, nous avons sollicité Gillian pour nous parler de la naissance de son podcast, son amour du cinéma et de cette association.
Alexis :
Bonjour Gillian, merci d’accepter cette interview pour La Source Aux Auteurs (LSAA). Tout d’abord, pourrais-tu te présenter en quelques mots, raconter ton parcours et ton lien avec LSAA ?
Gillian :
Je suis, Gillian NIVELET, j'ai 23 ans. J’ai fait trois ans à 3iS, une école d'audiovisuel et de cinéma. Et c’est durant ma 3e année dans la filière réalisation que j'ai pu rencontrer Georgia Bucur, la fondatrice de LSAA. Elle me donnait des cours d’écriture de scénario. En sortant de l'école, j’ai rejoint LSAA où je participe à des pools d’auteurs, j’ai écrit quelques articles et j'ai participé à des évènements organisés par l’association.
J’ai aussi rencontré Nathan Blanchard à 3IS. Il a été mon monteur sur plusieurs projets notamment sur mon court métrage de fin d’études. Tous les deux, nous voulions lancer un podcast et on a créé “L’Analyse” qui existe depuis plus d’un an maintenant.
Il y a quelques mois, j’ai proposé à Georgia, Sarah et Antoine de nous réunir autour de notre podcast et de discuter de la place de l'auteur. Qu’est ce que concrètement “être un auteur” ou “être créatif”? ce que cela implique et comment chacun autour de la table peut le vivre.
Alexis :
Comment en es-tu venu à rejoindre LSAA dès la sortie de l'école ?
Gillian :
Je connaissais déjà Georgia, je savais qu’elle avait créé l'association LA SOURCE AUX AUTEURS et je savais ce que ça impliquait. Il y avait une sorte de continuité avec ma scolarité qui me plaisait plutôt bien.
Cela m’a permis aussi de continuer à avoir des liens avec d'autres personnes qui sont dans le milieu de l’écriture. Les pools d’auteurs permettent de confronter ce que tu écris aux points de vue d'autres personnes, d’avoir des retours constructifs et c'est important et intéressant. Et ça t'obliges en un sens à rester régulier dans ce que tu écris et ce que tu fais.
Et au-delà de ça, le côté réseau aussi est intéressant puisque LSAA a des liens avec d'autres associations et d'autres structures. Ça fait maintenant deux ans que je suis à LSAA.
Alexis :
Pourquoi as-tu choisi d’entrer dans le monde du cinéma ? Et pourquoi avoir créé ce podcast ?
Gillian :
Depuis tout petit, j'aime bien lire, écrire, dessiner, regarder des films,. J’étais aussi beaucoup sur YouTube. J'avais ma petite chaîne YouTube où je faisais des montages.. En fait, j'ai toujours aimé un peu le milieu de la création, l'imaginaire.
Au collège/lycée, je me destinais à bosser dans les livres ou à faire une école de cinéma. En grandissant, ça s'est précisé, et j’avais envie de faire une école de cinéma, être dans ce milieu. Et du coup je me suis retrouvé à 3iS. J’ai rencontré Nathan en deuxième année puisqu’il a travaillé sur ma série.
Ensuite en troisième année, on a bossé sur mon avant-projet, puis mon court métrage de fin d'études. Il était mon monteur et on discutait tout le temps de cinéma. Nathan est quelqu'un de très cultivé, très intéressant. C’était très cool d’en parler avec lui. Et moi j'avais depuis un certain temps l'envie de parler de cinéma. Au début, c'était pas forcément sous forme de podcast. Je ne savais pas exactement comment, mais j'avais envie. Ensuite, l'idée s’est précisée puisque je savais que Nathan avait aussi cette envie. Donc en sortant de l'école, quelques mois après le stage de fin d'études, on s’est dit que ça serait cool de faire ça tous les deux. Et on a commencé à enregistrer des émissions petit à petit.
Au bout d'un an, on commence à trouver notre rythme et notre manière de fonctionner. On essaie de sortir une émission toutes les trois semaines à peu près. Des émissions assez variées : certaines où on parle d'un film en particulier, d’autres où on va parler de sorties récentes au cinéma et des émissions avec des invités qui viennent et qui nous parlent de films qu’ils veulent partager ou des émissions avec des sujets précis.
Par exemple, avec LSAA, on a abordé un sujet précis. On a fait aussi une interview avec Claire DELANNOY qui est la fille du réalisateur français Jean DELANNOY, un très grand réalisateur. Elle s'occupe du musée consacré à son père et au cinéma français. On a pu varier l'émission et ça nous a fait plaisir.
Alexis :
As-tu toujours voulu inviter LSAA pour le podcast ? Et pourquoi avoir choisi le thème “Être créatif” ?
Gillian :
Inviter LSAA, est une idée qui traîne dans un coin de ma tête depuis que j'ai créé le podcast. Je voulais faire quelque chose avec Georgia avec elle en tant qu'invitée pour parler d'un film et ensuite pour pouvoir parler en fin d'émission de LSAA. Mais je me suis dit “Non, en fait, ce qui serait mieux, ce serait carrément de faire une émission dédiée à LSAA.”
Ça a pris du temps à se faire. J'en ai parlé aussi assez tôt à Georgia. Cette envie de diversifier un peu notre podcast nous a amené à choisir d'avoir ce côté échange. On a enregistré l'émission avec LSAA en juin et elle est sortie en octobre.
Pourquoi “la créativité”? C’est le cœur de la source j’ai envie de dire. C'est le cœur de ce qu'on fait. Ça me semblait un sujet assez vaste, mais assez précis à la fois pour qu'on puisse échanger tous les cinq.
L'émission dure deux bonnes heures donc je crois qu'on en a bien parlé (rires). On aurait pu en parler encore je pense 2 h de plus. Mais on a essayé de se cadrer et je trouve que l'émission est intéressante. Je pense qu'on l'a prise sur le bon prisme et peut être qu'un jour, on refera une émission avec la source, peut-être avec d'autres invités ou peut-être les mêmes sur un autre sujet.
Alexis :
Dans l’émission vous parlez de sentiments, de ce que vous avez ressenti, de la vie professionnelle et bien que le sujet soit lié à l'audiovisuel et aux auteurs et autrices, il y avait quand même cette idée que la créativité pouvait s'appliquer un peu partout.
Gillian :
Effectivement. Georgia en parlait très bien de ce sujet où elle disait que finalement, quoi qu'on fasse, ce qui est important c’est d’être toujours créatif. C'est à dire que même si on n'est pas dans le milieu de la créativité, ou même si ce n’est pas professionnel, que c’est un loisir, la créativité est toujours là. Quand tu te promènes dans la rue, que tu lis un livre, que tu te poses chez toi, tu es toujours créatif. Tu vas toujours retenir quelque chose. Quand tu vas te promener ou faire ton trajet journalier en prenant le métro, tu vas voir des situations qui peuvent t’inspirer ou te faire réfléchir.
Même si ton cœur de métier n'est pas d’être scénariste, ton esprit travaille tout le temps et il va toujours t'apporter des choses. On en parle un peu dans le podcast. On parle aussi du fait que, peu importe le travail qu’on fait, ce qui est important aussi c’est de s’aérer, de voir des gens qu'on aime ou des proches, des amis de la famille et de ne pas rester seul parce que je pense que la solitude est un peu un tabou aujourd'hui. Surtout que le métier de scénariste est toujours vu comme quelque chose de très solitaire, de très ermite si j’ose dire, mais en fait non, tu peux aller chercher pleins de choses partout. Je pense qu'en fait il y a un sujet assez universel et Nathan lui même, qui n’est pas scénariste, nous a expliqué que dans sa manière de bosser, que ce soit dans le montage que ou dans son travail dans l’e-sport et bien, c'est quand même des choses qui le travaillent aussi.
Quel que soit l'horizon de la personne, je pense que cette émission de podcast peut interpeller sur des sujets.
Alexis :
Comment organisez-vous une émission avec Nathan : choix des films, répartition du travail ?
Gillian :
Parfois, quand on a beaucoup de temps, on enregistre quelques émissions sur un laps de temps assez court. Sinon on va enregistrer goutte à goutte toutes les trois semaines.
Pour Halloween et Noël, on essaye d'avoir toujours des films thématiques liés qui sortent en octobre et en décembre. Sinon, on essaie de voir les sorties cinéma du moment. Et si on n’a pas d’invité, on choisit tout simplement un film dont on a envie de parler.
Pour l’organisation, on voit le film chacun de notre côté. Généralement, on prend quelques petites notes. On en prend beaucoup moins qu’au tout début, je m'en rends compte. On enregistre ensuite l’émission la semaine qui suit et après, on monte le tout.
C’est Nathan ou moi qui montons l'émission. Tout dépend de la disponibilité de chacun. On retire très peu de choses généralement, quelques minutes par-ci par-là. L'émission reste assez naturelle. On essaye ensuite de monter un ou deux shorts pour faire un peu de pub sur les réseaux sociaux, que ce soit TikTok, Instagram, YouTube pour mettre avant l'émission. Ensuite, on publie tout simplement.
Maintenant, on a un peu notre routine là dessus.
Il n’y a pas vraiment de job fixé. Je sais que c'est moi qui fais les publications sur les réseaux sociaux parce que je suis un peu plus là dessus, mais sinon on fait les tâches comme on peut, comme on veut.
Et je pense que c'est sain aussi d'avoir toujours cette polyvalence tous les jours.
Alexis :
Quel est l'avenir pour “L’Analyse” ?
Gillian :
L'objectif est de rester sur des émissions toutes les trois semaines. Il y a un rythme quand même assez, assez costaud parce que le podcast n’est pas notre job principal. On a plein d'autres trucs avec Nathan.
Et faire des podcasts, ça demande du temps. Mais nous voulons réussir à tenir ce rythme. Nous voulons continuer à avoir des invités de manière régulière. Voilà nos objectifs sur le court terme.
Sur le long, ce qu’on aimerait c'est de réussir petit à petit à avoir des accréditations au niveau des festivals ou au niveau de “projections presses” pour qu'on puisse parler de films qui sortent et publier l'émission le jour de leur sortie, ou la veille et pour qu’on puisse avoir des interviews de professionnels plus facilement.
Alexis :
Un dernier mot ?
Gillian :
Personnellement, je kiffe LSAA, qui grandit de plus en plus. Donc merci à eux d’avoir accepté de participer à l’émission.
Abonnez-vous au podcast. Essayez de nous suivre, si vous aimez le cinéma. Vous y trouverez peut-être votre compte. On a des émissions sympas qui arrivent, il y a des émissions sympas qui sont déjà sorties. Merci à tous.
L’émission “Être créatif” du podcast L’Analyse est disponible sur toutes les plateformes de streaming audio (Youtube, Spotify..).
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